Bougez en chantant
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On entend souvent dire qu’il faut respirer par la bouche car « cela va plus vite ». Le travail vocal et respiratoire que j’enseigne prouve bien le contraire depuis longtemps. Concrètement, la solution est de savoir respirer par le nez, mais rapidement ! Mais pour y arriver, il faut déjà savoir respirer lentement...
Apprendre à respirer plus vite vous permettra de récupérer de l’air plus rapidement, cela va de soi !
Mais ceci n’est pas une mince affaire une fois que l'on se situe dans le contexte du chant (notamment sur des chansons rapides avec un gros débit de paroles) ou lors d’un discours avec un rythme très soutenu (si l’on est avocat, enseignant, comédien etc…).
Les inconvénients d'une respiration buccale
L’inconfort
Respirer par la bouche provoquera la sensation de gorge sèche: cela est dû au dessèchement de la muqueuse du pharynx. Cette situation peut amener à des douleurs lors de la déglutition, de raclements de la gorge, d'une sensation de brûlure au fond de la gorge, de quintes de toux sèche. Les personnes qui utilisent leur voix au quotidien de façon intensive (professeurs, avocats, chanteurs … ) sont particulièrement concernées. Lorsque l'on parle ou que l'on chante, les cordes vocales tapent et frottent l'une contre l'autre très rapidement. Si elles sont mal lubrifiées, la voix est affectée. C'est pourquoi la gorge sèche est souvent une des causes de l’extinction de voix (aphonie).
Les bruits de bouche
Respirer par la bouche est assez bruyant contrairement à une respiration « légère » par le nez. Derrière un micro, ou en séance studio, il est fréquent que les prises de voix soient parasitées par de nombreux « bruits de bouche ou de salivation ». La respiration nasale est donc préconisée.
On vit en Apnée
De nos jours, tout va trop vite. On vit en apnée sans souvent s’en apercevoir et on bloque la respiration jusqu’à en mémoriser « un mauvais « mouvement ». Si vous pouvez observer un bébé prochainement, je vous invite à regarder la façon dont il respire. À la naissance le bébé respire par le nez et son ventre se « gonfle » et « dégonfle » comme un ballon : la nature l’a fait ainsi. Cette respiration permet de réguler l'humidité et la température de l'air inspiré, mais aussi de filtrer les agents nocifs.
Alors, pourquoi aller contre la nature par la suite ?!
Le stress de la vie et la prise de conscience du monde qui nous entoure commencent à nous oppresser dès l’enfance et l’adolescence. C’est à ce moment-là que les premières tensions respiratoires et contractions apparaissent. On s’aperçoit alors très souvent, que lorsque l’enfant est devenu adulte, sa respiration s’est en quelque sorte « inversée ». Il s’agit d’une respiration décrite comme « haute » ou « dans les épaules » qui ne vous permet d’inspirer que 30% de l’air dont vous avez besoin.
Vous pouvez faire l’exercice suivant : prenez une très grande inspiration et observez vos épaules. Si lors de votre inspiration, vos épaules se lèvent en premier, alors vous êtes concernés.
Mais où sont passés les 70 % d’air restant ?
Ces 70% d’air sont vitaux pour la santé et la voix. Le corps a besoin d’oxygène, sans lequel les muscles se contracteront sans oublier le cœur, le cerveau etc… Savez-vous que pour l’écrasante majorité des personnes que je reçois, tous respirent mal, voire très mal ? (Même des sportifs de haut niveau !). Une respiration trop haute et incomplète sur le long terme vous amènera vers divers problèmes de santé. De plus, il sera très difficile par la suite de cerner qu’une mauvaise respiration en soit une des causes (sous réserve d’un diagnostic médical écartant tout autre pathologie).
Étonnamment, les mêmes symptômes se présentent souvent :
Sur la santé :
• Stress
• Palpitations cardiaques
• Oppression thoracique
• Douleurs cervicales
• Douleurs lombaires
• Serrage des dents (bruxisme)
• Manque d’air (parole ou chant)
• Intestins capricieux (comme le diaphragme est peu sollicité en descente et en montée, il ne masse pas les intestins)
• Migraines (oxygénation du corps trop minime)
• Points de côté à l’effort.
• RGO (Reflux gastro œsophagien dû au stress en partie)
• Sommeil perturbé
Sur la voix :
• Manque de souffle
• Voix qui se fatigue
• Aphonie
• Manque de puissance vocale
• Tensions des muscles dans le cou (et dans les cervicales)
• Forçage sur les notes et la voix en général (constriction laryngée)
Il est donc nécessaire de réapprendre à respirer afin d’améliorer sa santé et sa voix,
car tout est lié !
Je vous propose ici un petit exercice respiratoire qui vous aidera à retrouver le chemin de votre respiration naturelle.
Pour ce travail respiratoire, il est important de s’assoir ou de s’allonger. Commencez par expirer en vidant totalement votre air en rentrant le ventre, les mains sur le tout bas de l’abdomen. Dilatez ensuite vos narines très largement, en inspirant TRÈS LENTEMENT, en visualisant le tout bas du ventre. Afin de s’assurer que l’air descend lentement vers le bas des poumons, il sera nécessaire de boucher une narine de façon alternée sur chaque inspiration.
Voici les étapes :
1. Expiration : Je souffle en rentrant le ventre au maximum.
2. Inspiration : Je dilate les narines et j’en bouche une en inspirant lentement. Le ventre doit se « gonfler »
3. Expiration : Soufflez très profondément en rentrant le ventre
4. Inspiration : je recommence l’inspiration en bouchant l’autre narine
Il est nécessaire de faire cet exercice calmement.
Il est temps d’écouter votre corps et de prendre soin de l’arbre vie que vous a offert la nature !
Alors…. RESPIREZ! :-)
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3 Comments
Tres belle article plein de bons conseils ! Je vais meme aller plus loin encore et m’inspirer pour ma respiration pendant l’effort et la course a pied ! Merci Lisa !
Aucun intervenant ne précise si l’expiration au cours du chant se fait par le nez ou par la bouche. Je vous serais reconnaissant de m apporter cette information liii
L expiration au cours du chant s effectue par le ou par la bouche. Merci